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Un souvenir familial attendrissant ! Dort-il aussi dans les tiroirs de quelque cousin à qui la photo fut probablement envoyée ? (Famille Aubin) |
Deuxième article de la nouvelle rubrique « Mince alors… », nous allons aborder une question récurrente à propos des recherches généalogiques. Elle se pose assez rapidement au nouveau passionné qui découvre la discipline. Tout aussi vite, il se précipite sur les réseaux pour demander de l’aide aux chercheurs plus chevronnés. Comme pour l’article précédent, « Mince alors… De quoi sont morts mes aïeux ? », je vous offre quelques pistes pour commencer vos recherches.
Piste n°1 « La famille » :
Je vous entends me dire « C’est déjà fait, c’est le premier endroit où
j’ai demandé ». Si vos grands parents et parents sont encore de ce monde,
et que vous vous entendez bien avec eux, vous avez du vous tourner vers leurs
archives personnelles. Mais avez-vous pensé à la famille élargie ?
Avez-vous bien contacté les cousins ? Il arrive que, les plus éloignés
géographiquement, aient reçu une copie de la photo de mariage, du bébé venant
agrandir la famille, de la maison qu’on vient d’acquérir. Un exemple concret ? J’avais dans mon tiroir une photo de
communiant des années 1950. Suite à une enquête généalogique, j’ai appris que
c’était un filleul et petit cousin de ma grand-mère. Alors n’hésitez pas non
plus à interroger les familles des parrains, marraines, cousins plus distants.
Un mariage breton des années 1930 (Famille Péron) |
Piste
n°2 « Les mariages » :
Le cas particulier des photos de mariage mérite quelques lignes. Cherchez bien au-delà
de la famille, car si on est invité au mariage de son frère ou de sa cousine, on
est aussi convié aux mariages des amis, du voisinage, du collègue, du filleul…
Ratissez large, vous trouverez peut-être votre bonheur dans ces grandes photos
qui rassemblent des dizaines d’invités.
Piste n°3 « La presse » :
Sur
papier : Je me répète ?
Encore et toujours la presse ancienne est une ressource inépuisable. Cette
presse est parfois illustrée. Plus on avance, plus les photos se multiplient à
l’occasion d’un accident, d’une affaire de justice ou encore d’une victoire
sportive, vous pourriez bien vous retrouver face à votre ancêtre.
En
vidéo : L’Ina conserve des
milliers d’heures de reportage dans les communes de France. Cherchez donc celle
où ont grandi vos grands-parents, ils pourraient bien avoir répondu à un
journaliste de passage. Pas besoin d’être
une célébrité pour parler à la télévision, regardez par exemple l’entretien
avec Mme Fouquet, tournée à l’île de Sein en 1973. L’Ina offre des
visionnages gratuits sur leur chaîne YouTube. Des postes informatiques dans
certaines bibliothèques permettent d’avoir accès à l’intégralité des programmes
archivés gratuitement.
Piste
n°4 « la vie militaire » :
Vous l’avez peut-être déjà constaté, les hommes de la famille ont souvent fait
des photos durant leur période militaire. En plus de celles que vous avez pu
conserver, ne vous arrêtez pas là. Un exemple : Le site www.chtimiste.com, vous
donnera une idée, pour les soldats de 14-18, de l’ampleur des ressources qui
peuvent exister. Certaines archives départementales ont, de plus, conservé
les copies des cartes des anciens combattants, avec photo individuelle. Une
piste à explorer sérieusement.
Piste n°5 « la captivité » : Le cas des prisonniers de guerre est intéressant. Les militaires, et parfois les civils, peuvent avoir fait l’objet d’une photographie. Les archives des victimes de guerre m’ont ainsi envoyé une photographie de mon grand oncle, prisonnier en Allemagne durant la Deuxième Guerre mondiale. Ces clichés ressemblent généralement aux photographies d’identification judiciaire dont nous allons parler plus bas. Si le sujet vous intéresse vous pouvez aussi visionner le film Le photographe de Mauthausen, qui retrace le parcours de Francisco Boix, chargé de photographier les déportés.
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Les soldats ont aussi conservé des clichés personnels de leurs années de captivité. Ici mon grand-père avec un inconnu. |
Piste
n°6 « La justice » :
La justice conserve parfois des photos de vos ancêtres. On doit à des hommes
comme Bertillon l’idée d’utiliser la photographie dans ce cadre. Elle complète
sa méthode dîte de « bertillonnage » (prise de mesures diverses pour
faciliter l’identification future d’une personne déjà arrêtée). La photographie
devient signalétique, pour compléter ce travail de relevé. Certaines fiches d’identité
judiciaire sont encore conservées. De manière générale les institutions
judiciaires et tous les services de contrôle proposent ainsi des archives qui
peuvent contenir des photographies individuelles. Encore un exemple ? Je vous conseille la lecture de l’article « Fleurs
de bitume : fichées car prostituées » (attention en grande partie réservé
aux abonnés du Télégramme) qui vous montrera un exemple des fichiers, avec
photographies, à propos des prostituées de Quimper. On a, dans les années
1920/1930, tiré le portrait de toutes ces dames pour faciliter leur
identification.
Piste
n°7 « Les associations d’histoire locale » : Les associations travaillant sur des petits
périmètres peuvent avoir des ressources inattendues. Selon leurs spécialités,
elles recueilleront des fonds variés, souvent privés. Les exemples ne manquent
pas comme cet article le relate : Les photos de Madame
Yvonne [qui] racontent le Trégor d'autrefois. Le travail acharné des
bénévoles a permis de mettre des noms sur 8000 photographies. Alors n’hésitez
pas à contacter les différentes structures de passionnés. Les mairies aussi peuvent
être au courant de certaines initiatives.
Piste
n°8 « Les tombes et les monuments aux morts » : Durant vos promenades dans les cimetières
vous avez sûrement pu remarquer que, sur certaines plaques, figurent des photos
des défunts. Ca vaudrait le coup de vérifier que vous avez bien localisé toutes
les tombes de la famille ? Pensez
aussi aux monuments aux morts, par exemple celui de Châteauneuf-du-Faou, pour
les hommes tombés en 1939/1945, qui propose un portrait de chacun.
Piste n°9 « Au travail ! » : Les photos faites dans le cadre professionnel où avec les collègues ne manquent pas. A l’occasion d’un anniversaire important de l’entreprise, de l’arrivée d’une nouvelle promotion, d’un départ … Depuis longtemps nos aïeux marquent le coup. Combien de photos réalisées devant des commerces ? Vous avez pensé à chercher des photos de la boutique tenue par la famille ? Ce n’est pas impossible, là encore, que vous trouviez votre bonheur en passant d’abord par la recherche de l’entreprise et que vous tombiez sur vos aïeux posant fièrement devant la vitrine. Quelques exemples sont à découvrir dans l’émission Nantes à la carte. Recherchez les ouvrages d’histoire locale pour les grosses entreprises, contacter les amicales, rechercher des retraités…
Voici un échantillon de pistes à explorer. On aurait pu encore parler des photos de classe, des clichés réalisés dans les associations sportives ou culturelles, des voyages issus des jumelages, des fêtes folkloriques, la production des passeports… L’idée principale c’est qu’il vous faut sortir de plusieurs préjugés. Premièrement, la photo n’est pas qu’une affaire de personnes fortunées, elle se démocratise assez vite. Mon grand-père (voir photo ci-dessus) n’a vécu que quarante ans, né en 1912, j’ai néanmoins plusieurs photos de lui, alors que l’enfant de l’assistance publique était loin de rouler sur l’or. Néanmoins on se faisait photographier à l’occasion de l’entrée dans la marine, ou du mariage, puis plus tard durant les premières vacances avec les enfants. Ainsi la photo s’est progressivement installée. Deuxièmement, pas de photos dans la famille (perdues, détruites) ne veut pas dire pas de photos de l’individu. Les photos de groupes, celles réalisées pour ou par l’administration, les participations à un événement sont autant de possibilités pour retrouver un visage perdu.
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Une photo loin des studios (Famille Aubin) |
Alors n’attendez plus, partez donc à la recherche
de nouveaux clichés de vos ancêtres. Tout le monde ne trouvera pas une photo
réalisée par Nadar, mais combien trouveront une photo prise au bord d’un champ
après les récoltes ? Un jeune homme en uniforme avec les camarades de sa
classe d’appel ? Une jeune femme perdue au milieu d’une photo regroupant tous
les employés d’un grand magasin ?
J’espère que cet article vous aura
offert de nouveaux horizons de recherche.
A bientôt
P.S. : Il reste des places pour
commencer les cours de généalogie à l’automne, sur l’agglomération nantaise,
n’hésitez pas à m’envoyer un mail pour en savoir plus.
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