lundi 16 août 2021

Un documentaire sur la reconstruction de l’enfance brisée par la Seconde Guerre Mondiale

 


            Aujourd’hui je vous propose un court article sur un reportage, récemment rediffusé sur Arte. Le documentaire La Babel des enfants perdus offre un point de vue original sur la fin de la guerre, particulièrement intéressant pour les 3e et les terminales dont le programme d’histoire étudie cette période. En effet, le film permet d’appréhender la fin de la guerre autour d’une question concrète, que deviennent les enfants isolés dans un pays défait ? Il y a quelques semaines, je vous avais parlé ici du film Les enfants de Windermere. Il revenait sur le travail de réadaptation des enfants juifs après leur passage dans les camps du régime nazi. Avec La Babel des enfants perdus, on poursuit la réflexion sur ce thème puisque le documentaire se concentre sur un centre d’accueil des mineurs perdus au milieu de l’Allemagne dans les mois qui suivent la guerre.

I : Portrait d’une enfance brisée par la guerre

            La vie ne revient pas à la normale du jour au lendemain. Il y a, entre autres, de nombreux enfants perdus. Leur parents ont disparu dans les camps de la mort, d’autres sont issus de populations déplacées pour travailler dans des usines allemandes, certains encore viennent juste de perdre leurs parents dans les dernières semaines de la guerre.

            Le réalisateur, Theo Ivanez, donne la parole à d’anciens enfants égarés dans l’Allemagne de 1945. Aujourd’hui ,ces personnes âgées vivent en Pologne, en Israël, aux Etats Unis ou encore en Grande Bretagne. Leur point commun ? Ils sont tous passés par la Bavière dans le centre de la team 182 à Indersdorf. Dans ce convent réaffecté en centre de regroupement de mineurs, on tente de reconstruire un morceau d’enfance. On apprend à manger avec des couverts, on va à l’école, on joue, on apprend l’anglais, on danse, on se dispute aussi. Surtout, on réapprend à vivre avec l’autre. Il y parfois des échecs quand il faut apprendre à des enfants que leurs petits camarade juifs ne sont pas des diables à cornes, et aux enfants juifs qu’il ne faut pas lancer des pierres aux villageois allemands. Néanmoins il y a aussi beaucoup de réussites et d’amitiés qui aujourd’hui encore sont évoquées par les témoins.

II : Des enfants hors des traités de paix ?

            Après la guerre on ne sait que faire des déplacés, adultes comme enfants. Aucun pays n’en veut et les retours dans leurs contrées d’origine sont souvent des échecs. Les enfants sans parents sont une question encore plus complexe. C’est alors que différents organismes internationaux mettent en place des lieux d’accueil pour ces enfants. Plusieurs groupes vont prendre en charge ces mineurs.

            Premier acteur, incarné par exemple par Greta Fischer à Indersdorf, l’U.N.R.R.A. C’est l’ancêtre de l’Organisation internationale pour les réfugiés. Cette organisation va mettre en place les bases du centre en commençant par organiser l’approvisionnement en nourriture par exemple. Vous verrez aussi les astuces utilisées pour habiller les enfants en récupérant, par exemple, le tissu rouge originellement affecté aux drapeaux nazis.

            Le temps passant, une nouvelle équipe viendra prendre le relais. Il s’agit de moniteurs qui préparent les enfants juifs à l’émigration en Israël. Le reportage s’ouvre donc, en deuxième partie, sur cette possibilité et les obstacles que rencontre ce projet. C’est l’occasion d’évoquer différents épisodes comme l’Exodus et la relation avec le gouvernement anglais.

            Le reportage ne se cantonne pas aux murs du centre des enfants mais évoque aussi la suite de cette réadaptation. Un constat ? Les états ont finalement peu réussi à coordonner la prise en charge de ces enfants. Si la période d’Indersdorf reste un sas pour ces mineurs, il ne peut évidemment soigner les blessures profondes de la guerre, mais proposer au moins de se tourner vers l’avenir.

 

            Je vous conseille vraiment de visionner ce documentaire, particulièrement bien illustré par de très nombreuses images d’archive. Soulignons la qualité rare de ces dernières. Il permettra aux 3e de faire le lien entre « La Deuxième Guerre mondiale, une guerre d’anéantissement. » et « Indépendances et construction de nouveaux États ». Pour les terminales il permettra aussi de préparer le chapitre « La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial ». Le futur bachelier y trouvera des pistes de réflexion pour nourrir son travail. Quant aux plus grands, les parents par exemple, il leur fera sûrement découvrir une initiative dont on a finalement assez peu parlé.

            A bientôt

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