mardi 30 novembre 2021

Mince alors… Mes demandes d’aide en ligne restent lettre morte, que faire ?

J'ai commencé la généalogie en m'achetant
une collection de livres sur le sujet avant de découvrir
une communauté active sur internet, prête à aider les novices.


            La rubrique « Mince alors… » propose de répondre aux questions récurrentes des généalogistes débutants. Je repère souvent ces interrogations sur les multiples groupes facebook et forums de généalogie où débarquent tous les jours des petits nouveaux. Leurs questions semblent parfois naïves, et quelques vieux briscards de la science généalogique les reçoivent parfois froidement. Il s’installe trop souvent un climat malsain, où les boutades deviennent moqueries et le novice claque, virtuellement, la porte du groupe. Cela m’attriste souvent. L’article du jour a donc pour ambition de rappeler aux nouveaux participants à ces groupes les bonnes pratiques quand ils posent une question. Quant aux quelques-uns qui pensent que leur valeur se mesure au nombre d’années de recherche qu’ils ont au compteur, il leur rappellera, j’espère, qu’un jour ils ont aussi été des débutants maladroits.

 

            Commençons par un principe simple : une communauté virtuelle, forum ou groupe sur un réseau social, demande de se comporter comme vous le feriez dans la vraie vie. De cette règle va découler la série de conseils qui, espérons-le, repose sur le bon sens. Voici un exemple de message qui agace prodigieusement les autres généalogistes (je vous assure qu’il n’est pas si caricatural que ça). Notre ami, fictif, Néo GENEA nous accompagnera donc tout le long de cet article. Nous verrons comment il peut améliorer ses demandes d’aide. 

 

 Néo GENEA a posté son premier message :  

« CHERCHE DES Le Goff !!!! Si vous en avez, dîtes le moi… JE CHERCHE TOUTES LES INFORMATIONS POSSIBLES … ».

 

Bonne habitude n°1 : Présentez-vous !

 

            Dans votre vie, lorsque vous arrivez dans un groupe quelconque ou que vous poussez la porte d’un local associatif, vous n’arrivez pas lançant directement votre demande ? Dans un espace virtuel c’est la même chose, il convient de mettre les formes à vos premiers messages pour que vos interlocuteurs sachent à qui ils ont à faire. Lorsque vous accédez à un groupe, que vous postez votre première demande, il peut être intéressant de vous présenter, même succinctement. Pourquoi vous êtes-vous inscrit sur ce groupe ? Depuis combien de temps faîtes-vous de la généalogie ? Quelles sont vos zones de recherche principales (pays/région/département) ?  Avez-vous des sujets de prédilection ? Vous pouvez aussi préciser si vous avez des difficultés particulières. Néo GENEA pourrait ainsi expliquer : « Je viens juste de découvrir la généalogie, il me semble que c’est passionnant. Jeune actif, j’ai un temps limité à consacrer à mes recherches, mais le décès récent de mon grand-père m’a amené à me questionner sur l’histoire de ma famille. Je reviendrai vers vous pour des questions précises. »

 

 Bonne habitude n°2 : N’oubliez pas les formules de politesse. 

 

            Voilà un point important, en effet dans beaucoup de groupes les modérateurs ne publieront même pas votre question si, comme Néo GENEA, vous ne mettez pas les formes de politesse classiques en ouverture de votre message. Débutant ou pas, il ne vous viendrait pas à l’idée, si vous mettiez les pieds dans un groupe d’entraide dans la vraie vie, de venir vous asseoir à table en braillant votre question sans avoir même salué à la cantonade. Néo GENEA gagnera donc tout à ajouter « Bonjour » ou « Bonsoir » et un petit « Merci d’avance » à la fin de son message.

 

Bonne habitude n°3 : Ponctuation et majuscule avec modération. 

 

            Il y a des messages qui piquent les yeux. Je conviens que tout le monde ne le sait pas mais, sur internet, écrire tout en majuscule équivaut à crier, c’est une convention, c’est ainsi. Quand bien même vous n’admettriez pas cette règle, convenez que l’on croise peu de textes tout en majuscules dans la vie courante, alors ne l’imposez pas aux autres. Dans le domaine de la généalogie, les seuls mots qui doivent impérativement être en majuscules sont les noms de famille. Cela permet de savoir, si une personne porte un nom pouvant être un prénom, quel est son patronyme ? Par exemple Gauthier MARTIN ou GAUTHIER Martin, sont deux personnes différentes.

Utilisez correctement la ponctuation. Pas la peine de multiplier les points d’exclamation et d’interrogation, ce sont des solitaires. Notons aussi que, depuis quelque temps, les points de suspension ont remplacé les points pour une raison que j’ignore, je vous assure que ça n’agrémente pas la lecture.

 

Reprenons donc le message de notre ami Néo avec les nouvelles habitudes :    

 

« Bonjour, Je cherche des LE GOFF ! Si vous en avez dîtes le moi. Je cherche toutes les informations possibles. Merci d’avance ».

            Le message est déjà beaucoup plus lisible, pourtant notre ami Néo risque encore quelques remarques très désagréables et peu de réponses constructives.

 

Bonne habitude n°4 : Informez-vous préalablement   

 

            A la lecture d’un tel message, on est bien en peine d’aider le demandeur car sa question est bien trop vaste. Imaginez un enfant vous demandant de l’aider à faire un exposé sur le roi Louis. Vous seriez bien embêté sans pays, ni numéro d’ordre, ni date pour l’aider. C’est exactement pareil en généalogie. Néo GENEA n’a visiblement pas conscience que le nom de famille ne suffit pas. Par exemple LE GOFF est particulièrement répandu. Un conseil donc, avant de lancer une recherche, commencez par faire un tour sur les sites de généalogie pour jauger la fréquence du nom qui vous intéresse. Vertige garanti dans la plupart des cas. Néo GENEA l’ignore sûrement, mais dans le département d’origine de son grand père, LE GOFF est le troisième patronyme le plus porté, encore aujourd’hui. Autant dire que les réponses vont fuser, et que la conversation va partir dans tous les sens. Pour vous aider les gens ont besoin d’informations précises  

 

Bonne habitude n°5 : Soyez précis quant à votre ignorance

 

            Quand bien même de bonnes volontés voudraient aider notre ami, elles seraient bien en peine. Celui-ci n’a donné presque aucune information. Pensez à indiquer le maximum de détails, là aussi votre présentation peut aider vos nouveaux collègues de recherche. Ainsi, pourquoi cette branche vous intéresse-t-elle ? Néo GENEA pourrait préciser qu’il s’agit de sa branche maternelle et donner des indices supplémentaires, anodins à ses yeux, primordiaux pour les autres. Vos demandes doivent toujours  contenir : une indication géographique et une époque, même approximative. C’est le minimum. Dans le cas de Néo cela donnerait :

« Bonjour, je cherche des informations sur la famille de mon grand-père maternel, les LE GOFF. Avant de venir à Paris vers 1930, mes arrière-grands-parents venaient de Bretagne, du Finistère. Je suis à la recherche de différentes informations sur leurs parcours. Merci d’avance. »

 

Bonne habitude n°6 : Délayez autant que faire se peut à propos de vos sources.

 

            Face à l’imprécision des questions des néophytes on est parfois décontenancé tant les heures de généalogie ont déformé notre regard. Pour vous faire aider, il va falloir expliquer au mieux d’où vous tenez vos informations, donnez vos sources. Ceci aura plusieurs effets positifs :

-          Vous serez forcé de faire un point sur votre recherche.

-          Vous omettrez beaucoup moins d’informations dans votre question. 

-        Vous éviterez aux personnes souhaitant vous aider de refaire une recherche que vous auriez déjà effectuée.

Plus vous citerez vos sources, plus on pourra vous aiguiller. Ainsi si Néo GENEA détaillait ses sources, il se rendrait compte qu’il en sait déjà beaucoup et qu’il peut apporter des précisions.

 

« Bonjour, je cherche des informations sur la famille de mon grand-père maternel, les LE GOFF. Le livret de famille de mon grand-père, Yves LE GOFF, indique que ses parents étaient Pierre Louis LE GOFF et Marie Louise PAUL. Yves est né à Paris, sa sœur aînée était née en  en Bretagne, d’après ma mère. Ils ont donc dû arriver à Paris entre ces deux naissances. J’ai retrouvé quelques courriers avec des adresses de domicile que je ne connais pas. J’ai aussi retrouvé une carte d’ancien combattant de mon arrière-grand-père, mais je n’arrive pas à la lire, elle est très abîmée. Je suis à la recherche de différentes informations sur le parcours des LE GOFF. Merci d’avance. »

On comprend aussi tout ce qu’ignore notre jeune généalogiste. On va pouvoir lui suggérer de consulter les archives départementales, en particulier les recensements ou les fiches des matricules. Des éléments qu’il était impossible de proposer avec sa première demande.

 

Bonne habitude n°7 : N’indiquez pas seulement la génération !

 

            Régulièrement on peut voir des demandes où les gens indiquent la génération à laquelle ils s’intéressent sans préciser l’époque. Notre ami Néo nous parle de son grand père, mais nous n’avons aucune idée de l’année de naissance de cet homme. En réalité le biais est assez simple, les chercheurs omettent souvent que, d’une part, on ne connaît pas leur âge  et d'autre part, deux personnes du même âge peuvent avoir des grands-parents d’âges très éloignés. En généalogie, une génération n’indique qu’une distance entre deux personnes, pas une époque. Mes arrière-grands-parents sont nés en 1879, 1883, 1884, 1904 et 1908. Avec trente ans d’écart pour les naissances extrêmes, on comprend bien que les recherches ne seront pas les mêmes. Néo GENEA devrait donc nous préciser la date de naissance de son grand-père, pour aider les membres des différents groupes à répondre avec justesse.

 

Bonne habitude n°8 : Précisez où vous avez posté votre demande et actualisez-la.  

 

On est régulièrement tenté de poster sa demande sur plusieurs groupes de généalogie. Il y a de nombreux groupes généralistes ainsi que d’autres spécialisés. Notre ami Néo GENEA a posté sa demande sur cinq groupes différents. S’il multiplie largement ses chances d’avoir des réponses, il doit penser à signaler que cette question a été largement posée. Il devra aussi actualiser sa publication en fonction des réponses (utiliser la fonction modifier) de façon à ce que les personnes qui aident notre apprenti généalogiste ne perdent pas leur temps à refaire la même recherche. Néo ajoutera donc dans un premier temps, au bas de son message la mention :

 

« [Cette question a été posée simultanément sur les groupes @Généalogie, @GénéaPassion du Grand Ouest, @ Je fais de la généalogie, j’ai moins de 50 ans, @ Généalogie: La boîte à outils pour tous et @ Généalogie Bretonne (22 29 35 56 et 44)] » 

 

Bonne habitude n°9 : Illustrer correctement votre publication.

 

            Si vous évoquez un document figuré, prenez quelques précautions. Si c’est une photo, pensez à la numériser dans une bonne qualité. Néo GENEA, aiderait grandement les lecteurs de son message en numérisant la carte d’ancien combattant de son arrière-grand-père. De plus, si vous demandez de l’aide pour déchiffrer un acte, pensez déjà à l’ajouter à votre publication. Vous riez ? Quelques distraits oublient parfois d’ajouter l’image à décrypter. En parallèle, si l’acte est disponible en ligne, il est de bon ton de mettre un lien ou de donner des indications précises pour que les personnes puissent aller le consulter dans une meilleure résolution (adresse du site internet, référence et numéro de vue).   

 

Bonne habitude n°10 : Familiarisez-vous avec le vocabulaire des généalogistes

 

            Le meilleur moyen de mieux connaître les habitudes d’un groupe de généalogie est encore de parcourir les publications des autres membres. Vous risquez d’être un peu déstabilisé puisque les anciens de généalogie ont leurs habitudes et leurs codes bien à eux. Notre ami Néo GENEA, un jour parlera comme suit :

 

« Je suis à la recherche d’information sur mon sosa 6, Yves (°01/1930), fils de Pierre Louis LE GOFF et Marie Louise PAUL X le 14 février 1926 à Berrien (29). Mon AGP a déménagé à Paris au début des années 1930. Mes recherches aux AD m’ont offert peu de pistes, comme je le détaille plus loin. »

 

            Voici un petit lexique qui aidera notre novice à comprendre la troupe des généalogistes chevronnés :

SOSA : Le numéro sosa est attribué automatiquement par votre logiciel à un ancêtre direct et permet de le situer immédiatement par rapport à la souche de l’arbre (cette personne est numérotée sosa n°1). Ainsi le sosa n°6 est toujours le grand-père maternel de la personne.

° : Naissance

X : Mariage

GP : Grand père / AGP : Arrière-grand père

AD : Archive départementale

 

Lancez-vous !

 

            J’espère que cet article vous sera utile et vous aura donné envie d’aller à la rencontre de la riche communauté virtuelle de généalogie. Comme Néo GENEA vous ferez sûrement des erreurs, mais si vous faites preuve de bonne volonté, vous serez toujours aidé.

Vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire pour passer

de

« CHERCHE DES Le Goff !!!! Si vous en avez dîtes le moi… JE CHERCHE TOUTES LES INFORMATIONS POSSIBLES … ».

à ceci

« Bonjour,

Je cherche des informations sur la famille de mon grand-père maternel, les LE GOFF. Selon Le livret de famille de mon grand-père, Yves LE GOFF, indique que ses parents étaient Pierre Louis LE GOFF et Marie Louise PAUL X le 14 février 1926 à Berrien (29). Yves (°1930) est né à Paris, sa sœur aînée était née en Bretagne, d’après ma mère. Ils ont donc dû arriver à Paris entre ces deux naissances. J’ai retrouvé quelques courriers avec des adresses de domicile que je ne connais pas. J’ai aussi retrouvé une carte d’ancien combattant de mon arrière-grand-père, mais je n’arrive pas à la lire, elle est très abîmée.  Je suis à la recherche de différentes informations sur le parcours des LE GOFF. Merci d’avance. 

P.S. : Je vous joins une copie de la carte d’ancien combattant mon AGP.

[Cette question a été posée simultanément sur les groupes @Généalogie, @GénéaPassion du Grand Ouest, @ Je fais de la généalogie, j’ai moins de 50ans, @ Généalogie: La boîte à outils pour tous et @ Généalogie Bretonne (22 29 35 56 et 44)] »

 

            Au plaisir de vous lire dans les quelques groupes où j’aime à partager mes connaissances, mes astuces mais aussi mes difficultés. J’en profite pour remercier les membres qui passent parfois des longues heures à analyser et à débloquer les impasses des autres généalogies.

 

           


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