J'ai commencé la généalogie en m'achetant une collection de livres sur le sujet avant de découvrir une communauté active sur internet, prête à aider les novices. |
La rubrique « Mince alors… »
propose de répondre aux questions récurrentes des généalogistes débutants. Je
repère souvent ces interrogations sur les multiples groupes facebook et forums de généalogie où débarquent tous les jours des petits nouveaux. Leurs questions
semblent parfois naïves, et quelques vieux briscards de la science généalogique
les reçoivent parfois froidement. Il s’installe trop souvent un climat
malsain, où les boutades deviennent moqueries et le novice claque,
virtuellement, la porte du groupe. Cela m’attriste souvent. L’article du jour a
donc pour ambition de rappeler aux nouveaux participants à ces groupes les
bonnes pratiques quand ils posent une question. Quant aux quelques-uns qui
pensent que leur valeur se mesure au nombre d’années de recherche qu’ils ont
au compteur, il leur rappellera, j’espère, qu’un jour ils ont aussi été des
débutants maladroits.
Commençons par un principe
simple : une communauté virtuelle, forum ou groupe sur un réseau social,
demande de se comporter comme vous le feriez dans la vraie vie. De cette règle
va découler la série de conseils qui, espérons-le, repose sur le bon sens. Voici
un exemple de message qui agace prodigieusement les autres généalogistes
(je vous assure qu’il n’est pas si caricatural que ça). Notre ami, fictif, Néo
GENEA nous accompagnera donc tout le long de cet article. Nous verrons comment
il peut améliorer ses demandes d’aide.
Néo GENEA a posté son premier message :
« CHERCHE
DES Le Goff !!!! Si vous en avez, dîtes le moi… JE CHERCHE TOUTES LES
INFORMATIONS POSSIBLES … ».
Bonne habitude n°1 :
Présentez-vous !
Dans votre vie, lorsque vous arrivez
dans un groupe quelconque ou que vous poussez la porte d’un local associatif,
vous n’arrivez pas lançant directement votre demande ? Dans un espace virtuel c’est
la même chose, il convient de mettre les formes à vos premiers messages pour
que vos interlocuteurs sachent à qui ils ont à faire. Lorsque vous accédez à un
groupe, que vous postez votre première demande, il peut être intéressant de
vous présenter, même succinctement. Pourquoi vous êtes-vous inscrit sur ce
groupe ? Depuis combien de temps faîtes-vous de la généalogie ?
Quelles sont vos zones de recherche principales (pays/région/département) ?
Avez-vous des sujets de
prédilection ? Vous pouvez aussi préciser si vous avez des difficultés
particulières. Néo GENEA pourrait ainsi
expliquer : « Je viens juste de découvrir la généalogie, il me semble
que c’est passionnant. Jeune actif, j’ai un temps limité à consacrer à mes
recherches, mais le décès récent de mon grand-père m’a amené à me questionner
sur l’histoire de ma famille. Je reviendrai vers vous pour des questions
précises. »
Bonne
habitude n°2 : N’oubliez pas les formules de politesse.
Voilà un point important, en effet
dans beaucoup de groupes les modérateurs ne publieront même pas votre question
si, comme Néo GENEA, vous ne mettez pas les formes de politesse classiques en
ouverture de votre message. Débutant ou pas, il ne vous viendrait pas à l’idée,
si vous mettiez les pieds dans un groupe d’entraide dans la vraie vie, de venir
vous asseoir à table en braillant votre question sans avoir même salué à la
cantonade. Néo GENEA gagnera donc tout à ajouter « Bonjour » ou
« Bonsoir » et un petit « Merci d’avance » à la fin de son
message.
Bonne habitude n°3 : Ponctuation
et majuscule avec modération.
Il y a des messages qui piquent les yeux. Je conviens que tout le monde ne le sait pas mais, sur internet, écrire tout en majuscule équivaut à crier, c’est une convention, c’est ainsi. Quand bien même vous n’admettriez pas cette règle, convenez que l’on croise peu de textes tout en majuscules dans la vie courante, alors ne l’imposez pas aux autres. Dans le domaine de la généalogie, les seuls mots qui doivent impérativement être en majuscules sont les noms de famille. Cela permet de savoir, si une personne porte un nom pouvant être un prénom, quel est son patronyme ? Par exemple Gauthier MARTIN ou GAUTHIER Martin, sont deux personnes différentes.
Utilisez correctement la ponctuation. Pas la peine de multiplier les points
d’exclamation et d’interrogation, ce sont des solitaires. Notons aussi que, depuis
quelque temps, les points de suspension ont remplacé les points pour une raison
que j’ignore, je vous assure que ça n’agrémente pas la lecture.
Reprenons donc le message de notre ami Néo
avec les nouvelles habitudes :
« Bonjour, Je cherche des LE GOFF
! Si vous en avez dîtes le moi. Je cherche toutes les informations possibles.
Merci d’avance ».
Le message est déjà beaucoup plus lisible, pourtant notre ami Néo risque encore quelques remarques très
désagréables et peu de réponses constructives.
Bonne habitude n°4 : Informez-vous
préalablement
A la lecture d’un tel message, on est
bien en peine d’aider le demandeur car sa question est bien trop vaste.
Imaginez un enfant vous demandant de l’aider à faire un exposé sur le roi
Louis. Vous seriez bien embêté sans pays, ni numéro d’ordre, ni date pour
l’aider. C’est exactement pareil en généalogie. Néo GENEA n’a visiblement pas
conscience que le nom de famille ne suffit pas. Par exemple LE GOFF est
particulièrement répandu. Un conseil donc, avant de lancer une recherche, commencez
par faire un tour sur les sites de généalogie pour jauger la fréquence du nom
qui vous intéresse. Vertige garanti dans la plupart des cas. Néo GENEA l’ignore
sûrement, mais dans le département d’origine de son grand père, LE GOFF est le
troisième patronyme le plus porté, encore aujourd’hui. Autant dire que les
réponses vont fuser, et que la conversation va partir dans tous les sens. Pour
vous aider les gens ont besoin d’informations précises
Bonne habitude n°5 : Soyez précis
quant à votre ignorance
Quand bien même de bonnes volontés
voudraient aider notre ami, elles seraient bien en peine. Celui-ci n’a donné
presque aucune information. Pensez à indiquer le maximum de détails, là aussi
votre présentation peut aider vos nouveaux collègues de recherche. Ainsi,
pourquoi cette branche vous intéresse-t-elle ? Néo GENEA pourrait préciser
qu’il s’agit de sa branche maternelle et donner des indices supplémentaires,
anodins à ses yeux, primordiaux pour les autres. Vos demandes doivent toujours contenir : une indication géographique et une époque, même
approximative. C’est le minimum. Dans le cas de Néo cela donnerait :
« Bonjour, je cherche des
informations sur la famille de mon grand-père maternel, les LE GOFF. Avant de
venir à Paris vers 1930, mes arrière-grands-parents venaient de Bretagne, du
Finistère. Je suis à la recherche de différentes informations sur leurs
parcours. Merci d’avance. »
Bonne habitude n°6 : Délayez
autant que faire se peut à propos de vos sources.
Face à l’imprécision des questions
des néophytes on est parfois décontenancé tant les heures de généalogie ont
déformé notre regard. Pour vous faire aider, il va falloir expliquer au mieux
d’où vous tenez vos informations, donnez vos sources. Ceci aura plusieurs
effets positifs :
-
Vous
serez forcé de faire un point sur votre recherche.
-
Vous
omettrez beaucoup moins d’informations dans votre question.
- Vous
éviterez aux personnes souhaitant vous aider de refaire une recherche que vous
auriez déjà effectuée.
Plus
vous citerez vos sources, plus on pourra vous aiguiller. Ainsi si Néo GENEA
détaillait ses sources, il se rendrait compte qu’il en sait déjà beaucoup et
qu’il peut apporter des précisions.
« Bonjour, je cherche des
informations sur la famille de mon grand-père maternel, les LE GOFF. Le
livret de famille de mon grand-père, Yves LE GOFF, indique que ses parents étaient
Pierre Louis LE GOFF et Marie Louise PAUL. Yves est né à Paris, sa sœur aînée
était née en en Bretagne, d’après ma
mère. Ils ont donc dû arriver à Paris entre ces deux naissances. J’ai
retrouvé quelques courriers avec des adresses de domicile que je ne connais
pas. J’ai aussi retrouvé une carte d’ancien combattant de mon
arrière-grand-père, mais je n’arrive pas à la lire, elle est très abîmée. Je suis à la recherche de différentes
informations sur le parcours des LE GOFF. Merci d’avance. »
On
comprend aussi tout ce qu’ignore notre jeune généalogiste. On va pouvoir lui
suggérer de consulter les archives départementales, en particulier les
recensements ou les fiches des matricules. Des éléments qu’il était impossible de
proposer avec sa première demande.
Bonne habitude n°7 : N’indiquez
pas seulement la génération !
Régulièrement on peut voir des
demandes où les gens indiquent la génération à laquelle ils s’intéressent sans
préciser l’époque. Notre ami Néo nous parle de son grand père, mais nous
n’avons aucune idée de l’année de naissance de cet homme. En réalité le biais est
assez simple, les chercheurs omettent souvent que, d’une part, on ne connaît
pas leur âge et d'autre part, deux personnes
du même âge peuvent avoir des grands-parents d’âges très éloignés. En généalogie, une génération n’indique qu’une distance entre deux personnes, pas une époque.
Mes arrière-grands-parents sont nés en 1879, 1883, 1884, 1904 et 1908. Avec
trente ans d’écart pour les naissances extrêmes, on comprend bien que les
recherches ne seront pas les mêmes. Néo GENEA devrait donc nous préciser la date
de naissance de son grand-père, pour aider les membres des différents groupes à
répondre avec justesse.
Bonne habitude n°8 : Précisez où
vous avez posté votre demande et actualisez-la.
On
est régulièrement tenté de poster sa demande sur plusieurs groupes de
généalogie. Il y a de nombreux groupes généralistes ainsi que d’autres
spécialisés. Notre ami Néo GENEA a posté sa demande sur cinq groupes
différents. S’il multiplie largement ses chances d’avoir des réponses, il doit
penser à signaler que cette question a été largement posée. Il devra aussi
actualiser sa publication en fonction des réponses (utiliser la fonction
modifier) de façon à ce que les personnes qui aident notre apprenti généalogiste
ne perdent pas leur temps à refaire la même recherche. Néo ajoutera donc dans un premier temps, au bas de son message la
mention :
« [Cette question a été posée
simultanément sur les groupes @Généalogie, @GénéaPassion du Grand Ouest, @
Je fais de la généalogie, j’ai moins de 50
ans, @ Généalogie: La boîte à outils pour tous et @
Généalogie Bretonne (22 29 35 56 et
44)] »
Bonne habitude n°9 : Illustrer
correctement votre publication.
Si vous évoquez un document figuré,
prenez quelques précautions. Si c’est une photo, pensez à la numériser dans une
bonne qualité. Néo GENEA, aiderait grandement les lecteurs de son message en
numérisant la carte d’ancien combattant de son arrière-grand-père. De plus, si
vous demandez de l’aide pour déchiffrer un acte, pensez déjà à l’ajouter à
votre publication. Vous riez ? Quelques distraits oublient parfois
d’ajouter l’image à décrypter. En parallèle, si l’acte est disponible en ligne,
il est de bon ton de mettre un lien ou de donner des indications précises pour
que les personnes puissent aller le consulter dans une meilleure résolution
(adresse du site internet, référence et numéro de vue).
Bonne habitude n°10 : Familiarisez-vous
avec le vocabulaire des généalogistes
Le meilleur moyen de mieux connaître
les habitudes d’un groupe de généalogie est encore de parcourir les
publications des autres membres. Vous risquez d’être un peu déstabilisé
puisque les anciens de généalogie ont leurs habitudes et leurs codes bien à
eux. Notre ami Néo GENEA, un jour parlera comme suit :
« Je suis à la recherche d’information
sur mon sosa 6, Yves (°01/1930), fils de Pierre Louis LE GOFF et Marie Louise
PAUL X le 14 février 1926 à Berrien (29). Mon AGP a déménagé à Paris au
début des années 1930. Mes recherches aux AD m’ont offert peu de pistes, comme
je le détaille plus loin. »
Voici un petit lexique qui aidera
notre novice à comprendre la troupe des généalogistes chevronnés :
SOSA : Le numéro sosa est attribué automatiquement
par votre logiciel à un ancêtre direct et permet de le situer immédiatement par
rapport à la souche de l’arbre (cette personne est numérotée sosa n°1). Ainsi le
sosa n°6 est toujours le grand-père maternel de la personne.
° : Naissance
X : Mariage
GP : Grand père / AGP :
Arrière-grand père
AD : Archive départementale
Lancez-vous !
J’espère que cet article vous
sera utile et vous aura donné envie d’aller à la rencontre de la riche communauté
virtuelle de généalogie. Comme Néo GENEA vous ferez sûrement des erreurs, mais
si vous faites preuve de bonne volonté, vous serez toujours aidé.
Vous
savez maintenant ce qu’il vous reste à faire pour passer
de
« CHERCHE DES Le Goff !!!! Si vous en avez dîtes le moi… JE CHERCHE TOUTES LES INFORMATIONS POSSIBLES … ».
à ceci
« Bonjour,
Je cherche des informations sur la
famille de mon grand-père maternel, les LE GOFF. Selon Le livret de famille
de mon grand-père, Yves LE GOFF, indique que ses parents étaient Pierre Louis
LE GOFF et Marie Louise PAUL X le 14 février 1926 à Berrien (29). Yves (°1930)
est né à Paris, sa sœur aînée était née en Bretagne, d’après ma mère. Ils
ont donc dû arriver à Paris entre ces deux naissances. J’ai retrouvé quelques
courriers avec des adresses de domicile que je ne connais pas. J’ai aussi
retrouvé une carte d’ancien combattant de mon arrière-grand-père, mais
je n’arrive pas à la lire, elle est très abîmée. Je suis à la recherche de différentes
informations sur le parcours des LE GOFF. Merci d’avance.
P.S. : Je vous joins une copie de
la carte d’ancien combattant mon AGP.
[Cette question a été posée
simultanément sur les groupes @Généalogie, @GénéaPassion du Grand Ouest, @
Je fais de la généalogie, j’ai moins de 50ans, @ Généalogie: La boîte à outils pour tous et @
Généalogie Bretonne (22 29 35 56 et 44)] »
Au plaisir de vous lire dans les
quelques groupes où j’aime à partager mes connaissances, mes astuces mais aussi
mes difficultés. J’en profite pour remercier les membres qui passent
parfois des longues heures à analyser et à débloquer les impasses des autres
généalogies.
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