L’article du jour aborde une thématique qui concernera sûrement moins de personnes que les numéros précédents : la légion d’honneur. Je n’ai pas trouvé, dans ma propre généalogie, de récipiendaire de cette distinction. J’ai eu l’occasion de travailler sur le sujet avec une de mes élèves de généalogie. Pour savoir si votre ancêtre a été concerné, vous pouvez interroger différentes bases et un grand nombre de sites, nous allons nous concentrer sur la base Léonore. Vous pouvez en avoir besoin pour votre généalogie personnelle ou pour faire l’histoire d’une commune car on peut aussi rechercher tous les légionnaires nés dans une même localité.
I – Petit historique de la Légion d’HonneurRécompense née le 19 mai 1802, la légion d’honneur est créée par Napoléon Bonaparte. C’est une reconnaissance d’un mérite individuel et non un titre qui se transmet. Il faudra attendre le Second empire pour qu’elle s’ouvre plus à la société civile, l’armée ayant longtemps été surreprésentée parmi les récipiendaires de cette récompense. Néanmoins chaque conflit important (Première et Seconde Guerre, guerre d’Algérie) est marqué par l’augmentation des légionnaires. Charles De Gaulle limite le nombre de décorés de la légion à 125 000 personnes vivantes (le maximum ayant été de 320 000). La légion d’honneur concerne toutes les classes sociales, les catégories d’âge (plus jeune récipiendaire 18 ans) et aussi les femmes dès 1851 avec la bretonne Marie-Angélique Duchemin.
II – La base Léonore : un outil précieux pour s’informer
Bien que non exhaustive, cette base est une
référence pour commencer ses recherches. Elle indexe près de 400 000
dossiers de 1802 à 1977. Beaucoup de légionnaires sont manquants, car les
dossiers ont été perdus ou détruits suite aux aléas du XIXe siècle, qui n’ont
pas été tendres avec les archives. C’est donc un premier pas, mais si vous n’y trouvez pas un aïeul dont
vous pensez qu’il a pourtant été récompensé, il est possible qu’il soit simplement
absent de cette base. Comment se passe une recherche sur la base Léonore :
https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/ ?
Prenons un exemple, nous allons
chercher différents personnages historiques du pays Nantais. Nous commencerons
par rechercher Augustine Clémence Royer, première femme de Loire-Inférieure à
recevoir la légion d’honneur. Cette philosophe, à qui on doit par exemple la traduction
de Darwin en français, a reçu la légion d’honneur en 1900, deux ans avant son
décès. Nous partirons ensuite en quête du dossier de Guy Môquet, dont je vous
ai déjà parlé sur le blog à l’occasion de la visite de la carrière à
Châteaubriant. Nous verrons aussi comment savoir le nombre de
récipiendaires répertoriés sur une commune ou un département donné.
A)
Une fois connecté sur la page de recherche, on tape le nom qui nous
intéresse : ici Royer. On peut
ajouter le département de naissance : ici
44. Et nous précisons que c’est une
femme. En cas de besoin, si trop d’homonymes, vous pouvez appuyer sur la
petite flèche noire pour des critères de recherche avancée. Ici ce n’est pas le
cas, nous trouvons sans peine le dossier d’Augustine. Il suffit de cliquer sur
« voir », puis en bas sur « notice détaillée ». Vous aurez
alors accès à l’intégralité du dossier numérisé, le nombre de pages est très
variable, parfois plusieurs dizaines. Le dossier nous permet de suivre le
travail d’enquête qui précède l’accession à la légion d’honneur. Cela permet par exemple de connaître les
publications et conférences de notre philosophe qui sont amenées à la
connaissance des lecteurs de l’enquête. Il faut donc relever les éléments de
ces riches dossiers mais très variables d’un dossier à l’autre, vous trouverez
peut-être des lettres de la main de la personne concernée.
B)
Deuxième exemple, toujours sur la page d’accueil, essayez de taper le nom du
résistant Guy Môquet. On sait qu’il a
reçu la légion d’honneur de façon posthume en 1946. Pourtant la recherche reste
sans réponse. Quand cela arrive plusieurs hypothèses :
-
Le dossier a été perdu.
- Vous avez fait une erreur sur l’orthographe du
nom, je vous rappelle que vous serez confronté à la multitude de possibilités d’écritures d’un nom de famille dans votre généalogie.
- Votre dossier possède des pièces trop récentes. C’est probablement le cas pour le dossier de
Guy Môquet. Si certains éléments ont été ajoutés dans les cinquante dernières
années, le dossier n’est pas consultable en ligne. Par exemple, les
dossiers des résistants sont en général introuvables, pour l’instant.
C)
La base Léonore peut aussi vous être une aide précieuse quand vous reconstituez l’histoire d’un lieu, d’une commune par exemple, que vous souhaitez identifier
les natifs illustres de la localité. Pour cela, utiliser l’onglet « lieux
de naissance » en haut. Vous pourrez chercher la commune qui vous
intéresse soit grâce à l’index ; soit, après avoir cliqué sur la première lettre de
votre commune, utilisez la combinaison de touche Ctrl + F pour gagner du temps.
Je cherche par exemple la commune d’où
vient une branche de ma famille « Huelgoat », la base Léonore trouve
alors 25 légionnaires nés dans cette localité. On peut classer les résultats
par date de naissance, ce qui permet de dater le plus ancien répertorié, Joseph
NOUVEL qui a vu le jour en 1786. Le dossier est souvent assez fin à cette
époque (ici 8 pages seulement) mais contient parfois des pièces précieuses
comme un extrait d’acte de baptême ou des états de service complets.
L’outil de recherche de la base
Léonore a évolué depuis quelques années mais est assez facile d’utilisation et
de consultation par rapport à d’autres bases spécialisées. Sur chaque fiche
individuelle des boutons permettent de continuer ses recherches sur France
archive et les Archives Nationales mais ce n’est pas très au point. Il vaudra
mieux tenter une recherche par soi-même sur ces deux sites pour éviter d’être
noyé sous les homonymies non pertinentes.
Que vous soyez concerné directement
dans votre généalogie ou non, je vous conseille de faire un tour pour le
plaisir de feuilleter ces archives très bien numérisées et composées d’une grande
variété de documents. N’oubliez pas de chercher vos légionnaires dans d’autre
supports, comme la presse pour épaissir leur dossier dans vos archives
généalogiques et mieux comprendre leur parcours.
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