dimanche 8 mai 2022

Le cimetière de la Chauvinière, une mémoire nantaise de la Seconde Guerre mondiale.




Petite entorse à la programmation des articles pour le 8 mai. Si j’ai déjà marqué certaines dates par un article particulier (par exemple 11 novembre), je ne l’ai pas fait pour l’instant pour ces commémorations. Depuis l’année dernière pourtant je sais exactement sur quoi portera mon article du 8 mai 2022. Jusqu’ici, le blog a surtout permis de partager des conseils de lecture, de jeux ou des astuces de recherches généalogiques. Pourtant, en cours particulier, je conseille aussi à mes élèves des visites (musées, sites historiques, bibliothèques…). Le 8 mai dernier j’ai visité un lieu particulier mais qui me semble très important : le cimetière de la Chauvinière. J’en conseille la visite en particulier si vous avez des collégiens ou des lycéens en train d’étudier la Seconde Guerre mondiale.

De nombreux voyages scolaires permettent aux jeunes de découvrir des sites marquants de la Seconde Guerre mondiale comme les plages du débarquement ou même d’anciens camps de concentration. Il est possible de découvrir un site unique, lié à cette période sombre de l’histoire à Nantes. Cette visite très émouvante permet de compléter le cours et de le rendre très concret. Si vous vous promenez dans les cimetières nantais vous y verrez de nombreux carrés militaires avec des soldats des quatre coins du monde. Celui de la Chauvinière est plus particulier. La généalogie m’a fait découvrir la richesse des promenades aux cimetières et m’a appris à les lire comme des cours d’histoire.

Ce cimetière de la Chauvinière est relativement récent par rapport aux mastodontes du centre-ville que sont, par exemple, la Bouteillerie ou Miséricorde. Ici devait normalement s’élever une école, mais l’urgence d’ouvrir un nouveau cimetière pousse la mairie à réquisitionner le terrain dans la tourmente de 1942. En 1943, les bombardements qui s’abattent sur Nantes imposent d’ouvrir au plus vite ce nouveau cimetière qui devient celui des victimes de guerre. Ce cimetière très particulier, bien qu’il y ait une majorité de civils, ressemble à s’y m’éprendre à un carré militaire par l’uniformité des croix choisies par la mairie. Dans ce lieu se croisent des mémoires qui permettent de comprendre la complexité de la guerre. Ici reposent :

-          Les nantais décédés dans les bombardements alliés. Faites observer aux jeunes l’âge, les noms et prénoms de quelques croix. On verra ici que la guerre fait des victimes bien au-delà des soldats : civils, femmes et enfants. On notera aussi des tombes de victimes restées sans identité « Inconnu n° ». Vous pourrez aussi faire remarquer que les tombes varient de forme selon la confession de la personne inhumée là.


-          Une partie des cinquante otages, victimes des allemands.

     -          Un monument rendant hommage aux déportés (de la terre de sept camps de concentration y a été placée).

C’est une visite émouvante et le cimetière semblant relativement peu fréquenté, on profite d’un silence favorisant la réflexion. Il a fait l’objet d’une restauration il y a une dizaine d’années et est encore régulièrement entretenu. Chaque année des cérémonies ont lieu avec les familles des victimes.


Vous avez donc à deux pas de chez vous, une visite pour compléter les cours ou le voyage scolaire de votre adolescent.

Infos pratiques : Le cimetière est accessible via les lignes C20, 26, 59, 96 et C2.

Pour anticiper ou prolonger votre visite avec les élèves du secondaire : Un beau roman pour la jeunesse, qui se déroule à Nantes : J'avais treize ans sous l'Occupation. L’ouvrage se clôt avec le bombardement de la ville.  

Bonne visite à tous.

P.S. : Les lieux ont peu à peu été ouverts à d’autres sépultures, qui permettent d’évoquer d’autres guerres du XXe siècle.

-          Les morts de la guerre d’Indochine.

-          Les morts de la guerre d’Algérie.

Pour aller plus loin :

            Caudal G., Cimetière de la Chauvinière, [En ligne] Nantes patrimonia 2018

            Cimetière de la Chauvinière : les familles rassurées, [En ligne] Ouest France.fr

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