Petite entorse à la programmation des articles pour le 8 mai. Si j’ai déjà marqué certaines dates par un article particulier (par exemple 11 novembre), je ne l’ai pas fait pour l’instant pour ces commémorations. Depuis l’année dernière pourtant je sais exactement sur quoi portera mon article du 8 mai 2022. Jusqu’ici, le blog a surtout permis de partager des conseils de lecture, de jeux ou des astuces de recherches généalogiques. Pourtant, en cours particulier, je conseille aussi à mes élèves des visites (musées, sites historiques, bibliothèques…). Le 8 mai dernier j’ai visité un lieu particulier mais qui me semble très important : le cimetière de la Chauvinière. J’en conseille la visite en particulier si vous avez des collégiens ou des lycéens en train d’étudier la Seconde Guerre mondiale.
De nombreux
voyages scolaires permettent aux jeunes de découvrir des sites marquants de la
Seconde Guerre mondiale comme les plages du débarquement ou même d’anciens
camps de concentration. Il est possible de découvrir un site unique, lié à cette
période sombre de l’histoire à Nantes. Cette visite très émouvante permet de
compléter le cours et de le rendre très concret. Si vous vous promenez dans les
cimetières nantais vous y verrez de nombreux carrés militaires avec des soldats
des quatre coins du monde. Celui de la Chauvinière est plus particulier. La
généalogie m’a fait découvrir la richesse des promenades aux cimetières et m’a
appris à les lire comme des cours d’histoire.
Ce
cimetière de la Chauvinière est relativement récent par rapport aux mastodontes
du centre-ville que sont, par exemple, la Bouteillerie ou Miséricorde. Ici
devait normalement s’élever une école, mais l’urgence d’ouvrir un nouveau
cimetière pousse la mairie à réquisitionner le terrain dans la tourmente de
1942. En 1943, les bombardements qui s’abattent sur Nantes imposent d’ouvrir au
plus vite ce nouveau cimetière qui devient celui des victimes de guerre. Ce
cimetière très particulier, bien qu’il y ait une majorité de civils, ressemble
à s’y m’éprendre à un carré militaire par l’uniformité des croix choisies par
la mairie. Dans ce lieu se croisent des mémoires qui permettent de comprendre
la complexité de la guerre. Ici reposent :
-
Les nantais décédés dans les bombardements alliés. Faites observer aux jeunes l’âge, les noms
et prénoms de quelques croix. On verra ici que la guerre fait des victimes bien
au-delà des soldats : civils, femmes et enfants. On notera aussi des
tombes de victimes restées sans identité « Inconnu n° ». Vous pourrez
aussi faire remarquer que les tombes varient de forme selon la confession de la
personne inhumée là.
-
Un monument rendant hommage aux déportés (de la terre
de sept camps de concentration y a été placée).
C’est une
visite émouvante et le cimetière semblant relativement peu fréquenté, on
profite d’un silence favorisant la réflexion. Il a fait l’objet d’une
restauration il y a une dizaine d’années et est encore régulièrement entretenu.
Chaque année des cérémonies ont lieu avec les familles des victimes.
Infos pratiques : Le
cimetière est accessible via les lignes C20, 26, 59, 96 et C2.
Pour anticiper ou prolonger votre visite avec les
élèves du secondaire : Un beau roman pour la jeunesse, qui se déroule à
Nantes : J'avais treize ans sous l'Occupation. L’ouvrage se clôt avec le
bombardement de la ville.
Bonne
visite à tous.
P.S. : Les lieux ont peu à peu
été ouverts à d’autres sépultures, qui permettent d’évoquer d’autres guerres du
XXe siècle.
-
Les morts de la guerre d’Indochine.
-
Les morts de la guerre d’Algérie.
Pour aller plus loin :
Caudal G., Cimetière de la Chauvinière, [En
ligne] Nantes patrimonia 2018
Cimetière de la Chauvinière : les familles
rassurées, [En
ligne] Ouest France.fr
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