Les vacances d’été ont été
l’occasion pour moi de renouer avec les ouvrages d’un auteur que j’ai beaucoup
lu à l’adolescence : Michael Morpurgo. Pour accompagner dans une de ses
lectures cursives un de mes élèves de 6e, j’ai relu Kensuké. Ceci m’a remémoré les plaisirs
de lecture de Cheval de Guerre, du Roi Arthur ou de Soldat Peaceful. Je dois avoir encore chez moi une petite dizaine
de volumes de cet auteur, autant dire un pourcentage infime de son œuvre. Avec
les vacances d’été, j’ai pris le temps d’en découvrir d’autres. Je propose donc
un premier conseil de lecture issu de ce petit marathon estival, avec Plus jamais Mozart. Ce livre m’a attiré
par son format très particulier, presque carré, l'apparence d'un petit album et une belle couverture bleue.
La couverture, parlons-en justement,
l’adulte que nous sommes y distinguera tout de suite deux éléments facilement
identifiables : la silhouette de Venise en bas et la discrète étoile jaune
sur la veste d’un des personnages. Je pense qu’un enfant pourrait passer à côté
de ces détails et se lancer dans l’histoire sans y prêter attention, conservant
toute la surprise du récit. Attention, nous plongeons dans un récit enchâssé
et même plusieurs, un artifice qu’affectionne souvent Morpurgo. Il s’agit de
laisser l’histoire être racontée, non pas par le narrateur principal, mais par un
personnage du récit. Ici, une jeune journaliste interroge un musicien vénitien
qui va lui relater son enfance où lui-même sera amené à se voir transmettre par
son maître de musique le parcours de trois juifs durant la Seconde Guerre
mondiale. Le procédé peut parfois déstabiliser un jeune lecteur, mais les
nombreuses illustrations aident à suivre le fil rouge de l’histoire.
Le point fort, coté historique, c’est
de traiter deux thèmes qu’on trouve assez peu finalement dans la littérature jeunesse
des librairies françaises. Pour commencer, le livre évoque la déportation des
juifs italiens et la position des talentueux musiciens sauvés tragiquement par
la musique. Ensuite l'ouvrage aborde le traumatisme et la transmission de l’histoire
de la déportation dans le cadre familial dans les décennies qui suivent la
guerre.
Le
format peut-être déroutant, on peut facilement délaisser l’ouvrage sur un
rayonnage en le prenant pour un album pour des enfants de début de primaire. Il
s’agit en réalité d’un livre plutôt accessible à partir du CM et qui peut être
une lecture facile et intéressante pour des collégiens. Je trouve que c’est une
lecture complémentaire pour un jeune qui a déjà des repères autour de la Shoah.
La présence des illustrations est à double tranchant, elle peut aider un élève
frileux ou en difficulté ; un bon lecteur à l’inverse pensera peut-être qu’on
le prend pour un « bébé ».
Un petit livre à glisser dans les
mains de vos enfants ou élèves mais aussi à lire à titre personnel. Le Memo
Nantais vous rappelle que l’ouvrage est disponible dans le réseau des
bibliothèques nantaises. Bonne lecture à tous, je vous présenterai plus tard
dans l’année d’autres ouvrages de ce grand auteur anglais.
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