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Je vous propose de découvrir un
outil qui n’est pas originellement à destination des généalogistes mais qui vous
sera très précieux : géoportail. Pour en profiter, il faut vous rendre à
cette adresse : www.geoportail.gouv.fr.
C’est une mine d’or, vous allez pouvoir découvrir la France de vos aïeux avec
des dizaines de cartes d’autrefois. C’est le site qui va vous permettre de
pister un lieu-dit, une église aujourd’hui disparue ou une commune
introuvable. Je vous avais déjà proposé pour ce dernier cas de figure un
dossier "mince alors" quand il s’agissait de noms modifiés ou fusionnés : « Mince
alors… La commune de mes aïeux est introuvable ! ». Ici c’est une
ressource complémentaire pour débloquer parfois des recherches, reconstituer
l’histoire d’un lieu ou comprendre l’espace géographique où vivaient vos aïeux.
Le site est entièrement gratuit, il est possible de créer un compte pour
organiser vos recherches, mais ce n’est pas obligatoire. Suivez-moi, je vous
emmène pour un voyage dans le temps.
Parmi
les 20 fonds de cartes disponibles, je vous propose de zoomer sur ceux qui nous
intéressent le plus dans le cadre de la généalogie. Une fois sur la page d’accueil du site, taper l’adresse qui
vous intéresse (par exemple la vôtre). Ensuite, en haut à gauche, cliquez sur
« CARTES », là vous pourrez choisir celle qui vous intéresse. En
voici quelques unes, à consulter absolument.
I - La
carte Cassini
La famille Cassini, d’origine italienne, a donné à la
France quatre générations de cartographes. Le premier est
né et 1625, son arrière-petit fils, le dernier des grands cartographes Cassini,
est décédé en 1845. Sous la direction du « troisième » Cassini, Louis XV
ordonne la réalisation d’une carte du royaume. Elle sera composée de 180
feuilles. Grâce à elle vous pouvez donc découvrir les lieux qui existaient déjà
au XVIIIe siècle. Elle permet, par exemple, de vérifier l’existence d’un lieu,
si nous avons un doute après la lecture d’un acte.
La
richesse de cette carte, c’est le détail, sa légende complète identifie
évidemment les villes et les bourgs, mais aussi d’autres éléments primordiaux.
On y trouve par exemple les moulins, la légende permettant même de savoir si
c’est un moulin à vent ou à eau, construit en pierre ou en bois. Le cartographe
vous indique aussi si la route est empierrée ou non, ou encore si des arbres la
bordent. A ceci s’ajoute des informations historiques, comme la localisation
des champs de bataille. La carte est très complète, c’est en plus la version
colorisée que nous pouvons consulter sur géo portail. Pour ceux qui le
préfèrent, la carte est aussi disponible sur Gallica dans la rubrique consacrée à ce type de
ressource. Personnellement, j’y trouve la consultation moins aisée.
II - La
carte d’état-major du XIXe siècle
La carte Cassini vieillissante est
remplacée par un autre document, qui calque tout de même sa réalisation sur les
bases établies par la dynastie italienne. On doit aux besoins militaires et à
Napoléon l’idée des cartes d’état-major. Le projet prendra du retard et sera
lancé après la chute de l’Empire. Il faudra plus de cinquante ans pour que le
territoire soit entièrement et correctement cartographier. Très précise, cette
carte vous permettra par exemple d’identifier le canton dont dépend le village
de vos aïeux. En effet, sa valeur ajoutée repose sur la représentation des
différentes limites administratives : département, arrondissement, canton
et commune. Avec
sa légende, elle offre un grand nombre d’informations sur la répartition des
bâtiments ou la création de nouvelles voies de chemin de fer plus tardivement.
C’est donc une carte bien différente de la précédente mais tout aussi utile à
vos recherches, surtout si vous la mariez à la consultation du cadastre napoléonien,
une ressource de plus en plus accessible sur les archives départementales. Si cela vous intéresse, un article
plus détaillé peut-être envisagé sur le blog.
III – Les vues
aériennes et vues satellites
Pour avancer dans le temps vous
trouverez dans les fonds de cartes une série de photographies aériennes qui
couvre les années 1950/1960. Attention, elles sont plus ou moins nettes mais
offrent une bonne visibilité de la France d'il y a plus d’un demi-siècle. A titre d’exemple,
je viens de découvrir qu’une large rue où je passe tous les jours depuis trente
ans n’existait tout simplement pas en 1950. Ceci peut largement vous aider à résoudre
parfois un problème de compréhension d’un recensement par exemple. Impossible
de trouver une rue qui n’existait pas ou qui n’existe plus. C’est aussi un
outil important si vous reconstituez l’histoire d’une adresse.
A vous d’explorer les autres fonds de
cartes pour découvrir la richesse de cette base facilement accessible. Mais
notre découverte ne s’arrête pas là, un autre outil très important se cache sur le site.
Pour cela il faut accéder à la partie du site qui vous propose de voyager dans
le temps : remonterletemps.ign.fr
IV – Utiliser
le comparateur de géoportail
Vous
commencez à maîtriser les outils de l’IGN ? Le service « remonterletemps.ign.fr »,
vous permet de comparer les cartes du service, simultanément et à la même
échelle. Ceci permet de noter les évolutions du village de vos aïeux. Vous
allez pouvoir afficher côte à côte deux cartes. Par exemple la carte d’état-major
du XIXe siècle et la vue satellite de votre quartier aujourd’hui. Pour cela
notez dans la rubrique « voir et comparer » les deux fonds qui vous intéressent.
Par exemple, à gauche j’ai cliqué sur carte – Carte de l’état-major, à droite
sur photo – aujourd’hui. Comme lieu, je choisis Huelgoat (29) d’où sont originaires mes arrière-grands-parents. Je clique ensuite sur "afficher". Sur la
nouvelle page, cliquez à nouveau sur « afficher » à droite, vous pourrez alors
choisir le type de présentation. Je privilégie généralement « Côte à côte »
qui me permet de voir, à la même échelle, exactement la même zone à deux époques
différentes.
Avec
géoportail vous allez donc pouvoir mettre des cartes sur le nom des lieux que
vous croisez dans les actes, parfois introuvables sur les plans actuels. Vous
allez pouvoir imaginer les décors où ont évolué vos aïeux : la route était-elle
empierrée, y avait-il des arbres devant chez eux, quel était le moulin le
plus proche ? C’est une autre facette de la généalogie, il vous faudra peut-être
un peu de temps pour maîtriser l’outil mais ça vaut le coup.
On se retrouve la semaine prochaine, mercredi 12, pour une lecture consacrée à l'invention du mètre.