En novembre, je vous ai proposé une série d’articles autour de la Première Guerre mondiale. Je vous ai soumis un article sur les monuments aux morts et un livre sur la perception du 11 novembre. Je conclus ce triptyque d’automne avec un jeu de société coopératif. Ce jeu s’adresse aussi bien aux adultes qu’aux plus jeunes, je l’ai testé avec des enfants de 8 et 11 ans. En 2015, sortait le jeu « Les poilus, l’amitié plus forte que la guerre », illustré pas Tignous, un de ses derniers projets avant d’être assassiné à Charlie Hebdo.
Le jeu vous propose d’incarner un groupe de copains mobilisés à l’été 1914. Leur seul but ? Survivre tous ensemble. Chaque joueur reçoit une carte personnage. Certains patronymes sont des clins d’œil à des poilus ayant réellement existé. Lazare Ponticelli est ainsi un hommage discret au dernier vétéran de la Grande Guerre Lazare Bonticelli. Une fois ses cartes en main le joueur va devoir se coordonner avec ses camarades d’infortune pour supporter les différents dangers du front : la nuit, la pluie, la neige, les obus, les gaz et les sifflets qui annoncent la montée en ligne. Mais ce n’est pas tout, des cartes coups durs compliquent le jeu et sont l’occasion de discuter avec les plus jeunes des conséquences de la guerre sur les soldats. Il vous faudra leur expliquer le vocabulaire «phobie », «mutisme», «traumatisme» par exemple. Ce jeu nous plonge, sans devenir glauque, dans les tranchées et nous n’angoissons qu’à l’idée de piocher la mauvaise carte. A chaque manche le groupe peut prêter main forte à l'un des joueurs pour l'aider à faire disparaitre une de ses cartes coups durs.
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| Au fil de la partie, votre soldats subit des coups durs qui affectent ses réactions ou son caractère |
Le
jeu a connu une extension l’année suivant sa sortie « Aux Ordres ! ».
Le jeu est alors complété par de nouveaux mécanismes plus contraignants et
avec des cartes missions qui peuvent être positives ou négatives. Ces cartes
donnent donc le sentiment de haut et de bas, vous pouvez en début de partie
mélanger les cartes selon trois catégories de difficulté selon votre panel de
joueurs. Un mode de jeu à deux bien plus abouti que dans le jeu de base est
proposé ainsi qu’un mode solo (je n’ai pas encore testé cette option de jeu
solitaire).
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| L'extension propose des silhouettes en carton pour les soldats |
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| De nouvelles cartes changent les mécaniques du jeu |
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| Vous gérez votre soldat tout en surveillant les menaces dans le no man's land |
Un jeu sur la guerre peut être pesant ou trop scolaire. Ici ce n’est pas le cas, mais cela ouvre des discussions autour de la guerre avec les jeunes joueurs. Le thème est donc bien traité et fonctionne. Pour l’instant, mes compagnons d’infortune et moi ne sortons pas souvent victorieux, mais le jeu est largement apprécié de 8 à 70 ans.
Ces
petites boîtes peuvent donc être une porte d’entrée intéressante en fin de
primaire comme en collège pour aborder un volet de la guerre, les souffrances dans les tranchées. C’est un jeu
coopératif qui va amener vraiment les joueurs à dialoguer pour s’en sortir
ensemble. A glisser sous le sapin pour tous les amateurs d’histoire mais aussi
pour vos 3e.






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