A l'origine de cette énigme Marie Louise Le Gac |
En
ce jour de la Sainte Marguerite, j’ai eu envie de mettre en avant une ressource
primordiale pour le généalogiste débutant : les recensements aussi appelés
dénombrements de population (cela varie d’un site d’archives départementales à
l’autre). Parfois ce document peut-être la clef d’une énigme, ou du moins le
début d’une piste. Nous allons nous attarder sur un exemple bien précis de ma
généalogie, la famille LE GAC, car il est assez révélateur des opportunités et
des limites des recensements.
Note : Ces recherches s’étalent sur plusieurs années avec quelques périodes particulières. D’abord mes débuts de généalogie (vers 2009) où j’abandonne rapidement cette branche trop complexe pour la débutante que je suis. Une deuxième phase (2018) ou je me repenche sur le problème des GAC après avoir rencontré un cousin qui se heurte à la même difficulté, happée par mon mémoire je laisse à nouveau de côté cette énigme. Aujourd’hui je reprends avec sérieux cette recherche en espérant enfin aboutir à une piste.
I : Un acte de décès à l’origine d’une impasse ?
Cette histoire débute au fin fond du Finistère avec mon arrière-grand-mère Marguerite PERON (1908-1993). Elle est la fille de Sébastien PERON (1867-1914) et de Marie Louise (LE) GAC (1871-1948). Si Marie Louise est la mère de neuf enfants, sa famille LE GAC est relativement réduite et mystérieuse. Elle porte le nom de sa mère : Françoise LE GAC. Suivant la démarche classique je trouve sans peine l’acte de décès de Françoise, décédé le 23 août 1896, déclaré par son gendre à la mairie de Kergloff. C’est là que les choses se corsent, Sébastien PERON déclare que sa belle-mère, mendiante, était native de Berrien, fille de Guillaume LE GAC et Marie Louise PAUL et était âgée de cinquante-six ans (date de naissance approximative 1840). L’âge n’est pas crédible, à la naissance de sa fille Marie Louise, Françoise avait quarante ans (date de naissance approximative de naissance 1831). Néanmoins n’importe qui s’est déjà promené dans les actes sait que les âges déclaratifs de nos aïeux sont parfois très approximatifs.
A
l’époque je me fonde sur les relevés du Centre Généalogique du Finistère, et là
malheur, aucun couple ne correspond à LE GAC/PAUL. Pas plus de Françoise née à
Berrien dans les années qui pourraient nous intéresser. Il y a bien une
Marie-Françoise LE GAC née en 1840 mais le père se nomme Jean et la mère Anne
PLASSART. J’élimine donc rapidement cette possibilité. Habituellement je
cherche l’acte de mariage du décédé pour vérifier l’ascendance déclarée par les
témoins. Françoise étant célibataire, fille mère, elle ne s’est jamais mariée,
aucune trace d’un conjoint à son décès, ni au mariage de sa fille, ni à la
naissance de cette dernière.
L’état civil était
donc une impasse, et les informations de Sébastien PERON semblaient peu fiables
finalement.
II : De l’utilité des recensements pour une hypothétique filiation
Un
jour que j’exposais mon impasse à un groupe de passionnés de généalogie
Christel R. me souffla une piste. Elle avait trouvé dans le recensement de 1872
à Berrien une Françoise LE GAC vivant avec une petite Louise âgée de quelques
mois. Comment n’avais-je pas pensé à utiliser les recensements ? J’y recourrais pourtant régulièrement pour reconstituer les fratries. On apprend de ses
erreurs. Avec un cousin par alliance, nous nous lançons donc dans une chasse à
travers les recensements. En 1872, Françoise vit à Berrien avec sa sœur Marie
Anne LE GAC, fille mère elle aussi, d’un petit Yves né en 1867. En 1872 les recensements
se sont dotés d’une nouvelle rubrique très utile, le lieu de naissance du
recensé. Tellement utile qu’elle disparaîtra quelques recensements plus tard. On
apprend que Françoise est née à Plouégat-Moysant et Marie Anne à Scrignac. Les
informations varient d’un recensement à l'autre et ne permettent pas toujours d’établir les
liens entre les différents membres du foyer. Ainsi Marie Josèphe GAC âgée de
huit ans en 1866, est restée un moment un membre de la famille que nous ne pouvions raccrocher
à personne.
De fil en
aiguille, d’archives numérisées en salles de lectures, au fil des mois et des
années, une étonnante famille s’est dessinée comme suit :
-
Les parents : Jospeh LE GAC né en 1808 à
Plouigneau et mort en 1859 à Scrignac et Anne (LE) GUILLERM née en 1807 à Plouégat-Moysan
et morte en 1870 à Berrien. Ils se sont mariés le 2 mars 1832, deux mois avant
la naissance de leur premier enfant.
-
Ils ont 9 enfants :
o
Thérèse née le 1er mai 1832 à Plouégat-Moysan.
Elle décédera en 1891 à Morlaix sans s’être jamais mariée. Elle aura eu une
fille Marie Josèphe LE GAC en 1858.
o
Catherine née le 9 août 1833 à Plouégat-Moysan
et morte en 1911 à Scrignac où elle s’est mariée avec Yves LEON en 1861. De ce
couple sont issus plusieurs enfants.
o
Françoise
née en 1834 à Plouégat-Moysan, peut-être mon aïeule, mère d’une petite Louise. Un recensement de 1856 apprend qu'elle est "boiteuse".
o
Jeanne née en 1836 à Guerlesquin, décédée l’année
suivante.
o
Marie Catherine née en 1838 à Botsorhel, décédée célibataire en 1867.
o
Guillaume né en 1840 à Botsorhel, décédé à Huelgoat
en 1896. Il s’est marié à Anne BAUD en 1878, et a par la même occasion reconnu
Marie Catherine née en 1873. Le couple aura de nombreuses filles par la suite.
o
Yves né en 1840 à Scrignac et décédé à Plouyé en
1876 deux ans après son mariage avec Marie Louise MADEC.
o
Un petit garçon mort-né en 1844 à Scrignac.
o
Marie Anne née à Scrignac en 1848, la fameuse sœur
que nous retrouvons avec Françoise en 1872. Grace aux données du CGF et en
cherchant en parallèle la fiche
matricule de son fils j’ai pu reconstituer son parcours. A Yves, né en 1867, s’ajoute
sa fille Marie Louise en 1875, sans père connu non plus. On retrouve la petite
famille à Angers dans les années 1890. Yves y est conscrit en 1887 et y décède
en 1891. Marie Anne se marie avec le veuf Yves CARO en 1892. Veuve en 1896,
elle assiste en 1897 au mariage de sa fille avec le fils du premier mariage d’Yves
Caro. Le jeune marié est carrier aux ardoisières.
C’est le
portrait d’une famille nombreuse, enfin tout est relatif par rapport à l’époque,
qui bouge régulièrement, se déplaçant progressivement de Plouégat-Moysan vers
Berrien/Huelgoat plus au sud. Chose rare dans mon arbre, la présence de trois
filles mères dans une même fratrie qui visiblement n’ont pas été exclues de la
famille. La plupart des enfants de la fratrie sont restés dans la région, on
ignore s’ils ont gardé des liens. On sait qu’un des petits fils de Françoise
partira travailler à l’ardoisière d’Angers, peut être grâce à la branche déjà
installée là bas ? Ce n’est qu’une supposition.
III : A la recherche d’un indice pour exclure la piste de l’homonymie
Aujourd’hui je
suis toujours frileuse à remonter cette branche, car j’aurais aimé un acte, un
indice permettant de m’assurer que Françoise Des-Recensements était bien
Françoise Mère-De-Marie-Louise. Je ne sais pas si je trouverai un jour de
quoi m’assurer que je ne fais pas fausse route. Je perds la trace de Françoise
entre 1872 et le mariage de sa fille en 1893, il me reste encore de nombreuses pages de recensement
à feuilleter. Je me suis aussi lancée à la recherche des différents membres de
la famille dans la presse numérisée, dans les archives militaires… Tout est bon
à exploiter. Le recensement ne me permet pas de prouver une filiation,
contrairement à un acte dont on sait déjà qu’il faut prendre les informations
avec des pincettes. Seule une source est rarement suffisante, c’est une règle
importante de la généalogie. Je vais donc continuer à creuser d’autres pistes
en espérant qu’elles trancheront rapidement la question.
Marie Louise au mariage de son dernier fils |
J’espère que
ce cas pratique vous aura donné envie d’accorder un peu de temps aux
recensements si ce n’est pas déjà fait. Ils sont surtout connus pour permettre
de reconstituer les fratries, retrouver les anciens placés chez leurs enfants,
trouvé un concubin… Ils permettent aussi dans certains cas de débloquer des
impasses de l’état civil.
Je vous
souhaite de bonnes recherches.
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai une ancêtre directe Marie Louise Le Gac née le 07 mars 1864 à Carnoet Côte d'armor fille de Yves Marie et de Marie Corentine Nicol Elle s'est mariée avec Jean Marie Jaffrenou 11 septembre 1881 à Huelgoat 29 Décédée à Nantes (44) le 13 mai 1907. J'ai quelques Peron sur le 29 et 22.J'ai plusieurs Françoise Le Gac mais au 18 ème siècle sur PLusquellec et village alentours Si ces informations peuvent vous aider
Les archives de l'enregistrement et celles des notaires peuvent peut-être vous aider, notamment si vous avez la date de décès. Elle permettent aussi de reconstituer l'univers matériel de vos ascendants. Bon courage !
RépondreSupprimerTrès intéressant, je suis débutante en la matière mais déjà passionné. Je fais partie de la famille Péron en ligne directe, et je retrouve une fratrie Le Gac dans mes ancêtres. Je cherche à en savoir plus mais pas évident
RépondreSupprimerN'hésitez pas à m'envoyer un mail pour en discuter.
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