dimanche 28 mars 2021

L'explorateur Richard Burton, un ancêtre comme les autres ?


                Après vous avoir présenté un roman la semaine passée, je vous propose un autre format : une bande-dessinée Un anglais dans mon arbre. C’est un ouvrage que je présente en particulier pour mes élèves de généalogie. En effet, il relate la recherche d’un aïeul et surtout le rapport particulier que nous pouvons nouer avec ces gens que nous ne rencontrerons pourtant jamais. Comme souvent cette histoire généalogique commence avec un enterrement. C’est à l’occasion de la disparition d’un être cher que les questionnements surgissent. Pourtant Olivia Burton ne pensait pas se pencher un jour sur la branche paternelle, et pour cause.

I : Un ancêtre  hors normes ?

            Olivia Burton n’est pas tombée dans la marmite généalogique quand elle était petite, néanmoins ce n’est pas son premier livre sur son histoire familiale. Elle a écrit précédemment une autre BD sur sa branche maternelle L’Algérie c’est beau comme l’Amérique. Je ne l’ai pas encore lue, mais aucun doute je vais me la procurer aussi rapidement que possible. Revenons-en donc à Un anglais dans mon arbre.

Lors du décès de son père, grand absent de sa vie, O. Burton croise différents membres de la famille, plus ou moins éloignés. C’est au détour d’une conversation qu’on lui rappelle les origines familiales, un de leurs ancêtres serait l’excentrique explorateur anglais Richard Francis Burton. De cette conversation, on ne peut plus sérieuse, vont découler de nombreuses interrogations. Poussée par la curiosité, Olivia Burton décide de se renseigner sur cet illustre ancêtre.

Multiples lectures et visites à travers le monde sont les deux axes de recherches principaux choisis par le personnage central. Les recherches en archives arriveront en fin de quête pour un twist final assez intéressant. Avec un ancêtre célèbre on a effectivement tendance à partir des sources secondaires. A titre personnel il me semble qu’il faut toujours en revenir  à la démarche classique pour commencer. Facile à dire, mes aïeux à moi ne se sont jamais illustrés, je n’ai donc jamais eu le choix de passer par ailleurs que l’état civil en premier lieu. Olivia Burton fait le choix habile d’introduire des passages de l’autobiographie de l’aventurier anglais sans que cela n’alourdisse le récit.

 

II : Quelle relation avec nos ancêtres ?

            La quête d’Olivia atteint son paroxysme lorsqu’elle décide de repartir sur les traces de Burton en Afrique. Si elle les a déjà suivies en Angleterre ou en Italie, ce voyage qui débute à Zanzibar est très important. En effet il permet d’aborder le mythe des sources du Nil qui a tant agité la bonne société européenne tout au long du XIXe siècle.

            Dans cette avant dernière partie, Olivia est escortée par Richard tout au long de son périple. Jusque-là présent et passé étaient bien distincts (sépia pour notre époque, couleurs pour le XIXe siècle). En Afrique l’explorateur l’accompagne comme une ombre dans tous ses déplacements. C’est aussi, justement, le moment où elle découvre les travers de cet ancêtre auquel elle s’est attachée de plus en plus. Cette idée d’instaurer dans cette partie des petits dialogues fictifs entre Olivia et Richard l’aventurier rend assez justement les tourments que la recherche généalogique peut créer.

            Le retournement final lors de la lecture des archives est primordial, même s’il décevra peut-être certains lecteurs. Il montre néanmoins l’importance de croiser les sources, les témoignages et, pourquoi pas, les voyages. Il n’y a pas une seule façon de tracer le portrait de ceux qui nous ont précédés, et la multiplication des types de sources est toujours riche en enseignement.

Conclusion

            Je recommande fortement la lecture de cet ouvrage, même si vous n’avez pas d’anglais dans votre arbre. Si vous n’avez pas encore commencé votre arbre, il se pourrait bien que ce livre soit le déclic. Tout le monde ne trouvera pas un Richard Burton dans son arbre. Nous avons tous fait les mêmes petites erreurs qu’Olivia Burton, comme de se précipiter sans toujours vérifier ses sources. Nous avons aussi tous connu ce sentiment particulier qui nous pousse à nous pencher plus particulièrement sur certaines destinées.

Bonne lecture à tous

              

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