Après vous avoir présenté un roman la semaine passée, je vous propose un autre format : une bande-dessinée Un anglais dans mon arbre. C’est un ouvrage que je présente en particulier pour mes élèves de généalogie. En effet, il relate la recherche d’un aïeul et surtout le rapport particulier que nous pouvons nouer avec ces gens que nous ne rencontrerons pourtant jamais. Comme souvent cette histoire généalogique commence avec un enterrement. C’est à l’occasion de la disparition d’un être cher que les questionnements surgissent. Pourtant Olivia Burton ne pensait pas se pencher un jour sur la branche paternelle, et pour cause.
I : Un ancêtre hors normes ?
Olivia Burton n’est pas tombée dans
la marmite généalogique quand elle était petite, néanmoins ce n’est pas son
premier livre sur son histoire familiale. Elle a écrit précédemment une autre
BD sur sa branche maternelle L’Algérie c’est
beau comme l’Amérique. Je ne l’ai pas encore lue, mais aucun doute je
vais me la procurer aussi rapidement que possible. Revenons-en donc à Un anglais dans mon arbre.
Lors
du décès de son père, grand absent de sa vie, O. Burton croise différents
membres de la famille, plus ou moins éloignés. C’est au détour d’une
conversation qu’on lui rappelle les origines familiales, un de leurs ancêtres
serait l’excentrique explorateur anglais Richard Francis Burton. De cette conversation,
on ne peut plus sérieuse, vont découler de nombreuses interrogations. Poussée par
la curiosité, Olivia Burton décide de se renseigner sur cet illustre ancêtre.
Multiples
lectures et visites à travers le monde sont les deux axes de recherches
principaux choisis par le personnage central. Les recherches en archives
arriveront en fin de quête pour un twist final assez intéressant. Avec un
ancêtre célèbre on a effectivement tendance à partir des sources secondaires.
A titre personnel il me semble qu’il faut toujours en revenir à la démarche classique pour commencer.
Facile à dire, mes aïeux à moi ne se sont jamais illustrés, je n’ai donc jamais
eu le choix de passer par ailleurs que l’état civil en premier lieu. Olivia
Burton fait le choix habile d’introduire des passages de l’autobiographie de
l’aventurier anglais sans que cela n’alourdisse le récit.
II : Quelle relation avec nos ancêtres ?
La quête d’Olivia atteint son paroxysme
lorsqu’elle décide de repartir sur les traces de Burton en Afrique. Si elle les a
déjà suivies en Angleterre ou en Italie, ce voyage qui débute à
Zanzibar est très important. En effet il permet d’aborder le mythe des sources
du Nil qui a tant agité la bonne société européenne tout au long du XIXe
siècle.
Dans cette avant dernière partie, Olivia est escortée par Richard tout au long de son périple. Jusque-là présent
et passé étaient bien distincts (sépia pour notre époque, couleurs pour le XIXe siècle). En Afrique l’explorateur l’accompagne comme une ombre
dans tous ses déplacements. C’est aussi, justement, le moment où elle découvre les travers de cet ancêtre auquel elle s’est attachée de plus en
plus. Cette idée d’instaurer dans cette partie des petits dialogues fictifs
entre Olivia et Richard l’aventurier rend assez justement les tourments que la
recherche généalogique peut créer.
Le retournement final lors de la
lecture des archives est primordial, même s’il décevra peut-être certains
lecteurs. Il montre néanmoins l’importance de croiser les sources, les
témoignages et, pourquoi pas, les voyages. Il n’y a pas une seule façon de
tracer le portrait de ceux qui nous ont précédés, et la multiplication des types
de sources est toujours riche en enseignement.
Conclusion
Je recommande fortement la lecture
de cet ouvrage, même si vous n’avez pas d’anglais dans votre arbre. Si vous n’avez
pas encore commencé votre arbre, il se pourrait bien que ce livre soit le
déclic. Tout le monde ne trouvera pas un Richard Burton dans son arbre. Nous
avons tous fait les mêmes petites erreurs qu’Olivia Burton, comme de se précipiter
sans toujours vérifier ses sources. Nous avons aussi tous connu ce sentiment
particulier qui nous pousse à nous pencher plus particulièrement sur certaines
destinées.
Bonne
lecture à tous
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