mercredi 14 août 2024

Mince alors… Le métier de mon aïeul est un mystère !

Je vous propose aujourd’hui un nouvel article dans la rubrique « Mince alors… ». C’est à ce jour la catégorie que vous plébiscitez le plus sur le blog. Je vois souvent, sur les réseaux sociaux par exemple, des généalogistes qui tombent sur un os. Celui-ci n’est pas un problème de lecture, une source introuvable, un défaut de logiciel ; nos chercheurs tombent sur un métier disparu. Après le triptyque naissance/mariage/décès, les emplois occupés par nos aïeux sont une des informations essentielles. En effet, on ne cherchera pas de la même manière une famille de meuniers, de sabotiers ou de militaires de carrière. Je propose donc de faire un point simple sur les sources à notre disposition pour connaître les métiers de vos ancêtres, avant de s’interroger sur les ressources qui vous permettront d’identifier les métiers qui vous sont inconnus.

 

Pour commencer, où allez vous trouver ces informations sur les professions ? Quelles sont les archives à utiliser pour connaître les carrières de nos aïeux ? Voici quelques pistes.

1- Pour commencer, notre cher état civil, toujours la base de notre travail puisque la profession doit y être mentionnée comme le rappelle encore le code civil « Les actes de l'état civil énonceront l'année, le jour et l'heure où ils seront reçus, les prénoms et nom de l'officier de l'état civil, les prénoms, noms, professions et domiciles de tous ceux qui y seront dénommés. ».

-          Les actes de mariage : Vous trouverez les métiers des mariés dans l’acte.

-          Les actes de naissance des enfants : C’est une des façons les plus simples de suivre les changements de profession au fil des naissances.

-          Les actes de décès : On précise le métier du décédé dès les premières lignes, s’il l’exerce encore et parfois s’il est retraité, sa dernière profession.

Par ailleurs, à chaque fois que votre ancêtre est mentionné comme témoin, sa profession est aussi précisée. La mention de la profession est parfois sujette à des débats comme le rappelle cet article de 2018 sur le site du Monde, « Sur l'acte de naissance, la mention « sans emploi » du parent ne peut être corrigée » de Raphaël Rivais. Normalement, par ailleurs les abréviations ne sont pas permises, vous trouverez donc les noms des métiers en entier.

2 – Les différentes listes pourvoyeuses d’informations déclaratives qui permettent de suivre sur le temps long l’évolution professionnelle de votre aïeul.

-          Les recensements : Je ne vais pas revenir sur la richesse et les approximations de cette ressource, mais dans les recensements une colonne permet de connaître la profession exercée. C’est particulièrement utile pour les plus jeunes avant leur mariage.

-          Les listes électorales : La plupart des listes électorales permettent d’identifier les professions des électeurs. C’est aussi très intéressant pour la période de vote censitaire. N’oubliez donc pas ces ressources essentielles et facilement accessibles.

Attention, nous sommes ici dans du déclaratif pur, les recensements sont souvent truffés d’inexactitudes, soyez donc prudent.  

            3 – Les multiples sources administratives, n’oubliez pas que nous mentionnons régulièrement notre profession lorsque nous remplissons des dossiers administratifs. Voici deux exemples importants.

-          Le service militaire : Une rubrique précise la profession exercée à vingt ans par votre ancêtre. C’est important car certaines déterminent leurs affectations militaires, il n’est pas étonnant de les retrouver dans le dossier à côté de la mention du niveau d’instruction du conscrit.

-          Les services des impôts : Rarement, pour ne pas dire jamais en ligne, il peut être intéressant de consulter les documents fiscaux aux archives départementales pour mieux connaître la situation financière et donc professionnelle de notre aïeul.

Attention tout de même aux administrations, si votre aïeul exerce des métiers saisonniers ou plusieurs métiers à la fois, les petites cases n’en relèvent qu’un seul généralement. C’est toujours le cas aujourd’hui, si vous exercez plusieurs professions simultanément, l’administration n’en prend qu’une en compte

 

3 - La presse ancienne, encore une fois je vous invite vraiment à fouiller dans les journaux numérisés. Comme souvent dans ce cas, c’est au petit bonheur la chance. Vous trouverez peut-être le métier de vos aïeux mentionné lors d’un accident, d’une affaire judiciaire, d’une publicité, d’un concours…

 

Voici donc quelques pistes, il en existe d’autres selon les spécificités régionales qui pourront être évoquées selon votre généalogie. Une fois relevé le métier, il vous est parfois totalement inconnu. Rassurez-vous, à l’ère d’internet, vous ne resterez pas longtemps dans l’ignorance.

 

Il est fort probable que durant vos recherches vous rencontriez des métiers qui ne vous disent rien. Vous serez aussi ignorant que votre ancêtre du XVIIe siècle à qui vous annonceriez que vous êtes webmaster. Attention, certaines appellations ne concernent plus le même métier. Par exemple un affineur n’a pas toujours été un ouvrier en charge des fromages ou bien de l’acier. Où trouver des informations sur les métiers d’hier ?

-          Un site de référence facilement accessible : www.vieuxmetiers.org. Ce site de D.Chatry est une mine d’informations sur les métiers d’hier. Son design un peu daté ne doit pas laisser croire qu’il n’est pas mis à jour régulièrement.

-          Une rubrique sur Geneanet : Dans l’onglet ressource, cliquez sur histoire des métiers. Les définitions sont très succinctes, on trouve une cartographie informative et les différentes appellations existantes.  

-          Consulter et/ou acheter les numéros « nos ancêtres vie et métiers », malheureusement plus édités aujourd’hui. Néanmoins on trouve une grande partie des numéros sur commande. Vous pourrez sélectionner uniquement les numéros thématiques qui concernent les domaines d’activité de vos aïeux. 

-          Un tour sur Gallica ou bien dans la presse régionale peut aussi vous présenter la fréquence du terme et les articles associés.

 

Identifier un métier va orienter vos recherches, c’est le début d’une nouvelle aventure. Certaines professions vous amèneront par exemple à travailler sur des familles itinérantes. D’autres vous expliqueront l’absence d’hommes durant des mois, et donc permettront d’identifier la saisonnalité des naissances dans une famille. L’identification peut aussi vous ouvrir la porte à de nouvelles sources auxquelles vous n’auriez même pas pensé. Je vous incite ainsi, si vous avez des mineurs de fond, à courir visiter le site des archives nationales du travail. Pour les grosses entreprises, certains emplois de la fonction publique, ou dans des domaines très spécifiques, il existe encore, dans les archives, des dossiers individuels sur le personnel. Fouillez aussi les bibliothèques d’histoire locale, certains passionnés ont pu  consacrer un livre ou un fascicule à une institution commerciale locale et, par exemple, collecter photos et cartes postales où vous pourrez peut-être retrouver un aïeul. Rappelez-vous que vous pouvez retrouver d’autres pistes dans l’article « Mince alors… Où trouver des photographies de ma famille ? » pour mettre un visage sur les membres disparus de votre arbre.

J’espère que cet article vous a ouvert de nouvelles perspectives de recherches. On se retrouve bientôt pour un conseil de lecture, ainsi que dans l’onglet « Suivre mes cours » et sur la page Facebook pour de grandes nouveautés. En attendant vous pouvez toujours me poser vos questions, suggérer des thèmes d’articles et farfouiller dans la rubrique « ressources généalogiques » pour progresser.

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