J’avais présenté, il y a plus de trois ans, un bon livre auquel j’ai repensé en visitant l’exposition sur les chevaliers, à Nantes. Ce roman s’intitulait « Avant de devenir… Du Guesclin, les aventures d'un chevalier ». L’ouvrage de Sylvie Bages m’avait laissé une très bonne impression et m’avait donné l’occasion de découvrir la collection de Belin « Avant de devenir… », qui propose de raconter la jeunesse des grands personnages. Je m’étais promis de lire d’autres titres, j’ai eu l’occasion d’avoir entre les mains celui consacré à Charlemagne durant les dernières vacances. Il est aussi écrit par Sylvie Bages.
Le livre ne s’ouvre pas sur le
jeune Charlemagne mais sur un enfant saxon. Le chemin du fils de Pépin le Bref
va bientôt croiser sa route. Bien sûr, il faudra plusieurs chapitres pour qu’on
découvre que nous avons à faire au futur ennemi juré de Charlemagne, Widukind.
Sylvie Bages lui invente une enfance, puisqu’on sait très peu de choses sur les
origines du grand chef saxon. C’est par la porte d’une rencontre fictive dans
leur enfance qu’elle nous présente le jeune franc, Charles, qui n’est pour l’instant
pas encore fils de roi. L’ouvrage commence en 750 et suit le futur empereur
jusqu’en 777.
Si je trouve certains dialogues
un peu trop contemporains, le livre est, comme son Du Gesclin, bien mené et
fourmillant d’informations historiques qui permettent de porter un regard intéressant
sur la formation de Charlemagne. Ceci n’est pas sans rappeler, sur une autre
période, le livre que je vous avais présenté « L’enfance du soleil »
sur Louis XIV. On en apprend aussi beaucoup sur le père et l’oncle de Charles,
des personnages souvent secondaires dans les cours ; on n’a
malheureusement pas le temps d’entrer dans ces détails. Le roman est un bon
outil pour comprendre la chute des Mérovingiens et l’installation des Carolingiens qui reste parfois mystérieuse pour mes élèves, c’est pourtant
primordial. Il permet d’explorer le choc entre la civilisation franque et ses
voisins. Le livre s’attarde aussi beaucoup, sans rendre cela indigeste, sur les
stratégies diplomatiques et les alliances. La guerre, avec ce qu’elle coûte en hommes
et en temps, apparaît bien souvent comme un dernier recours pour Charlemagne.
Le livre rend le futur empereur palpable, réel, en lui attribuant des
sentiments proches de ce que peut ressentir n’importe quel enfant : jalousie,
colère, envie de grandir plus vite, tristesse devant l’absence d’un parent… On
appréciera aussi toutes les petites aides : vocabulaire détaillé, indication sur
les personnages importants et un arbre généalogique pour s’y retrouver. Le
livre s’adresse à des jeunes lecteurs déjà assez friands d’histoire, il est
parfait s’ils veulent creuser ou anticiper le programme de 5e. Je
tenterai de vous présenter d’autres ouvrages de cette collection, mais mes deux
premiers essais étant très positifs, je ne peux que vous recommander de l’explorer
rapidement.
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