Je prolonge mon cycle de lecture sur le conflit 1939/1945, le dernier ouvrage que je vous avais présenté était l’excellente enquête de Stéphanie Trouillard : Mon oncle de l’ombre. Le petit livre du jour m’attendait depuis un moment sur mes étagères. Je vous avais présenté, il y a un peu moins de deux ans le premier volume de cette collection généalogique pour enfant « Le mystère du poilu » déjà rédigé par Marie Odile Mergnac, il portait sur la Grande Guerre. Avec ce deuxième volume, elle s’attaque à la Seconde Guerre mondiale et à sa mémoire. Les deux livres ne sont pas liés, on ne retrouve pas les mêmes personnages, ni le même contexte. Si la première enquête démarrait dans une salle de classe, nous commençons ici dans le cadre familial, en vacances, où Camille découvre un troublant souvenir de famille dans le grenier de ses grands-parents : une valise avec des documents en allemand et même Mein Kampf. Ici, Marie Odile Mergnac prend le parti d’explorer une douloureuse page du travail mémoriel : le destin des Malgré-nous.
J’ai
eu, soyons honnête, du mal à me laisser prendre par les personnages et leur
histoire dans les premier chapitres. Passons ces premières impressions, elles
ne reflètent pas la qualité pédagogique de l’ouvrage. La valise que va trouver
Camille est celle d’un soldat allemand qui a été logé d’office dans la maison
familiale durant la guerre. Peu à peu ses grands-parents et même son arrière-grand-père,
réticent au départ, accompagnent sa démarche. C’est un aspect intéressant du
livre, la généalogie y apparaît comme un
loisir social puisque bientôt les voisins se mêlent aussi à l’enquête.
Celle-ci
met en lumière la position particulière des Alsaciens, servant sous l’uniforme
allemand. Un sujet complexe à évoquer avec les adultes et qu’il est courageux
de proposer dans un livre jeunesse. Ici la
guerre est dessinée loin des stéréotypes et cela montre aux jeunes lecteurs
que l’histoire demande un maximum d’éléments pour être expliquée, au-delà d’apparences
trompeuses. Quelques lignes évoquent aussi, en filigrane, les excès de la
libération.
Le
livre donne une place intéressante à la démarche de recherche, peut-être moins
prononcée que dans le précédent livre de la collection « mes enquêtes
généalogiques ». On insiste sur les
conséquences de ce travail sur les vivants, une dimension intéressante à
évoquer avec les enfants qui voudraient se lancer dans des recherches
généalogiques.
Je
vais garder ce livre comme recommandation pour différents publics :
-
D’un côté, mes élèves que je suis en soutien scolaire
en cycle 3 (CM1, CM2, 6e) car c’est une façon d’aborder l’histoire concrète.
Il y a une conséquence dans le présent.
-
D’un autre côté, pour mes ateliers de généalogie, soit
pour poursuivre des réflexions évoquées dans le cadre d’une séance
parent/enfant, soit pour des grands-parents qui se demandent comment expliquer
leur passion généalogique aux plus jeunes de la famille.
Un livre
que je conseille par ailleurs aux parents qui ont des enfants intéressés par
cette période de la Seconde Guerre mondiale. La lecture est très accessible, il
y même des illustrations, ce qui est un point important pour beaucoup d’enfants
parfois rétifs à la lecture des romans.
Si le thème
des Malgré-nous vous intéresse, je vous propose aussi la lecture du Voyage de Marcel Grob, une bande-dessinée
remarquable que je n’ai pas encore présentée sur le blog.
Bonne
lecture à tous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire